Bonjour,
j'écris
au sortir de mon bain, j'ai besoin d'écrire aujourd'hui, ça
fait longtemps que je n'ai pas écrit, il faut que j'écrive,
des mots qui me rattacheraient encore à ce que je veux faire,
et qui me rappelleraient quelque chose, dont souvent je ne sais pas
comment parler, et qui serait mon/son corps.
C'est une
question que je me pose souvent, que dire de son corps, celui que parfois
on oublie, qui est comme un véhicule neutre, et là ces
temps-ci, il me cause quelques soucis, alors je pense à lui,
mon véhicule, que je vis parfois comme un absent, cet
absent que je suis à moi-même, il serait là, buté,
tapi dans un coin de ma conscience, d'humeur maussade, parce que l'estomac
serait surchargé, suite de repas de fêtes, il me regarderait
du coin de l'oeil, d'un oeil mauvais, toi
je fais te faire la fête me dirait-il, tu n'attends rien pour
perdre, ou plutôt tu ne perds rien pour attendre, ce corps maussade
me dirait que les plaisirs de ma bouche seraient cher payés
tu vas payer
la note, mon vieux,
tu vas raquer,
tu vas abouler,
tu vas cracher,
et en cache,
on ne joue pas à cache-cache avec moi, on ne me la fait pas,
tu entends, oreille, ce que te dis la bouche, tu entends
du seul lieu
de ton plaisir actuel, bouche,
par où
passent de bien tristes plaisirs de chair,
oui, oui,
je te les ferai payer,
absent j'étais
ton corps,
et je vais
revenir présent dans la maladie, ton/mon corps présent
dans la
maladie, cette
façon toute spéciale d'être présent à
soi dans la maladie,
cet oubli
de soi qu'il faudrait payer si cher,
tu m'oublies,
et
tu payes l'addition,
payer l'addiction, paye l'adduction des plaisirs par ta
bouche,
tandis que
ta/ma queue, qui ne bande que dans l'absence,
elle, elle
ne dit rien de tout ça, elle ne sait rien, elle est l'abrutie
de
service, qui
attend,
qui attend
justement,
oui, oui,
il te dit, ce corps,
je te les
ferai payer cher, ces plaisirs, te les ferai payer cher,
le prix de
l'absent,
le prix de
l'absent,
et ça
vaut cher, trop cher, un absent,
ton/mon corps,
absent/présent,
comment savoir,
comment prévoir,
comment jouir,
avant de
jaillir
dans cette
absence,
qui tout à
coup
devient
ma présence,
dans la maladie,
et tandis
que j'écris tout cela, tandis que mes doigts courent sur le clavier,
l'absent à
lui-même, le grand absent, si blanc dans son miroir,
regarde,
et voit,
et pense à
demain,
jusqu'où
il s'envoie,
ce demain
d'où il pourra
s'absenter,
enfin,
à nouveau
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