Bruxelles,
le 21 février 2001.
Je désirais
un texte lacunaire, d'un mot absent tout au long d'une lettre, avant
les lettres absentes, volées ? Un mot éffacé,
dit à la place d'une chose autour de laquelle s'ordonne le
présent de l'espace et du temps comme le soleil innonde le
pare-brise. Un objet parcourant le colimaçon de la vie à
la vitesse d'un gastéropode. Je l'ai trouvé dans un
parc comme assis sur le banc de la banalité. Puisqu'il devait
s'absenter, je l'ai ôté du texte qu'il dictait.
Main gauche.
L(e/a)
couché(e) invite la main. Mais avant qu'il ne soit couvert,
l'invitation est proposée au
, de la main gauche, lente, inusitée pour d'autres tâches
que le toucher.
Bouche à
oreille.
Cela commence
parfois par des mots échangés à la vitesse du
son. C'est au
de trouver l'écho
au miel de l'haleine, de prendre sur le temps l'espace qui lui convient.
Nous parlons ici, alors que sous nos yeux nos oreilles, maintenant
nos
, poussent la porte des odeurs
luisantes. Leurs temps polyglottes, détachés des grimaces
que la bouche prononce, articulent le goût à l'odeur
à la rondeur lunaire d'une pupille, au frisson sur la peau.
Pourtant nos yeux nos nez nos langues ne sont plus étrangers
à la venue des
à ce présent
de la conversation. Nos
pénètrent
cette constellation de mots pointés du bout du doigt par cette
main gauche. C'est elle qui invite aussi le bras du partenaire à
suivre une sensualité gantée.
Pas à
pas.
Nos
lents que nous avions crus absents observent l'empressement des choses
évoquées par la langue. La bouche, prétentieux
croissant, nous présente des mots répétés,
réfléchissants l'astre froid des lectures du jours.
Paroles
dites.
"Nous serions
d'accord à propos de toutes choses à quelques nuances
près?".
Yeux plissés.
Les
ouvrent leur présence au delà des rires et des hontes
ommises. La courbure d'un
rompus d'un
fou rire offre l'huile des sens, le chemin pour parvenir à
eux est le partenaire de cette danse.
Chansons
de gestes.
Nos gestes
contenus nos mots convenus nous attardent au bord du bar à
la recherche d'une ivresse à nous rompre. La main gauche frôle
afin que les
levés se fassent
face. De ce regard part l'absence. Par les allées et venues
de la nostalgie, cela reviendra dans ce
plein. La main gauche caresse la nuit, toute la nuit.
Main droite.
Cette main
ordonne les lettres des touches du clavier. A-t-elle perdu la tête?
Le visage coupée de la carte d'identité oubliée
semble regarder ce
par lequel elle
entre. Quelques heures avant que la lacune ne commence, j'avais au
contact de la chaire, perdu les jambes seins têtes yeux bouches
aines lèvres petites et grandes pour trouver à nouveau
un
. Mais la main droite impose à
la mémoire une vitesse de frappe qui laisse nos
sur le coin d'un lit, loin de la présence de ce courrier à
l'écran.
Xavier |